Comment homogénéiser la communication au sein de votre entreprise quand plusieurs rédacteurs y contribuent ? Vos écrits sur le web, au même titre que vos supports physiques, doivent donner l’impression qu’une seule et même personne s’occupe de tout. Difficile lorsque vous publiez beaucoup de contenus et que votre service éditorial compte dix employés. La préparation d’une charte éditoriale propre à votre société permettra à l’ensemble des contributeurs d’adopter un style bien précis : celui de votre marque. Suivez le fil conducteur et découvrez comment un briefing de rédaction complet et pratique vous épargnera bon nombre de corrections.
À quoi sert la charte éditoriale ?
L’aspect textuel de la stratégie éditoriale
La charte éditoriale est la bible de votre stratégie éditoriale pour l’ensemble des contributeurs internes et externes à votre société qui produisent du contenu (textes, infographies, vidéos, podcasts, etc.).
C’est le document de référence qui garantit une homogénéité dans le style de votre communication pour donner l’impression qu’une seule personne parle au nom et pour le compte de votre entreprise.
Votre ligne éditoriale est incluse dans cette charte éditoriale. De ce fait, votre planning éditorial en dépend directement. Tandis que la charte graphique offre un cadre aux images, la charte éditoriale cadre les mots tout en intégrant l’aspect iconographique de son homologue graphique.
En bref, vous l’aurez compris, votre stratégie éditoriale se compose de multiples documents directeurs tous complémentaires et imbriqués.
Si vous avez pris soin de définir votre brand persona, votre charte éditoriale textualise sa façon de communiquer pour incarner votre marque au sein de vos contenus.
Le brand persona, cet unique rédacteur
Un briefing de communication peut sembler contraignant à mettre en place, car il reprend de façon exhaustive tous les points nécessaires à une communication homogène, mais une fois rédigé, il vous fera gagner un temps certain.
Vos créateurs de contenus ne se posent plus de questions et suivent à la lettre les consignes qui y figurent, tandis que vos correcteurs ne modifient presque rien.
Vos contenus ainsi produits présentent tous la même identité et la même qualité. L’idée ne consiste pas à disparaître dans l’uniformité, mais à transmettre un message cohérent tout en restant Original, Utile, Inédit. Un message OUI, pour séduire et fidéliser vos lecteurs et clients potentiels.
Comme souvent en entreprise, une bonne organisation en amont évite bien des erreurs de trajectoire. Les questions récurrentes trouvent toutes leurs solutions dans la charte éditoriale.
De quoi se compose un guide des bonnes pratiques de rédaction ?
Une charte éditoriale web est comparable à celle historiquement utilisée dans le monde de la presse pour la production de contenu papier. À ceci près qu’elle est adaptée au web, c’est-à-dire qu’elle intègre les aspects SEO (maillage et mot-clé) et le suivi des KPI sur votre site.
Plan d’une charte éditoriale exhaustive
La charte éditoriale de l’entreprise comprend les éléments suivants selon votre activité et la complexité de votre organisation :
- Objectif de la charte éditoriale : rappelez à quoi sert ce document pour tous les rédacteurs. Mettez en avant l’aspect facilitant d’un cadre commun de rédaction. Les contributeurs doivent avoir envie de la lire !
- Rappels importants sur votre entreprise : historique de l’entreprise, raison d’être, message communiqué, valeurs, engagements, etc. Cette section s’adresse davantage aux rédacteurs externes pour qu’ils comprennent en quelques phrases la philosophie de votre société. Vos salariés peuvent y jeter un œil, mais ils devraient normalement savoir pour qui ils travaillent et pourquoi, depuis un certain temps…
- Organisation du travail : cette partie reprend le protocole à respecter lors de la production de contenus. Ces directives sont lues une première fois par chaque nouveau contributeur, et sont ensuite connues. Elle peut comprendre les informations suivantes :
- Référent à contacter en cas de question ;
- Comment choisir un sujet ;
- Proposition d’un plan de rédaction à valider avec le référent ;
- Processus de correction ;
- Processus de validation ;
- Concertation avec l’équipe graphique ;
- Aspect légal : droits d’auteur et droits de la personne à respecter. Conditions de réutilisation du contenu publié et licence (creative commons, copyright, etc.) ;
- Etc.
- Ligne éditoriale :
- Thématique(s) abordée(s) ;
- Angle(s) du discours ;
- Technique CQQCOQP pour répondre aux attentes des lecteurs : Comment ? Quoi ? Quand ? Combien ? Où ? Qui ? Pourquoi ? ;
- Choix des sujets ;
- Fréquence de parution ;
- Etc.
- Objectifs de communication :
- Objectif(s) marketing de communication avec les étapes de votre tunnel de vente et la finalité du contenu : sensibiliser, informer, vendre, etc. ;
- Public cible : portrait type de vos lecteurs et rappel de leurs attentes, de leurs peurs, de leurs envies, afin que chaque contenu y réponde spécifiquement ;
- Objectifs de trafic : KPI à surveiller (positionnement dans Google, taux de rebond, temps sur une page, taux de conversion, etc.) ;
- Etc.
- Style des contenus par rubrique :
- Visualisation de l’aborescence complète des contenus : pages du site web, articles de blogs, ebooks, vidéos, etc. ;
- Objectif de chaque contenu : à faire coïncider avec les objectifs de communication ;
- Définition des territoires d’expression : la voix de votre marque ne peut pas tout dire. Tracez une frontière au-delà de laquelle vous ne passerez pas dans votre communication. Votre territoire d’expression se retrouve également dans votre ligne éditoriale ;
- Structure des contenus : chapô, titres, intertitres, h2, longueur des paragraphes, CTA, etc. ;
- Ton du discours : personnel ou impersonnel, enjoué, sérieux, informatif, engagé, etc. ;
- Les choses à bannir : langage toujours positif, éviter l’emploi du « je », de certains sujets ou expressions, etc. ;
- Niveau de technicité : professionnel, amateur, initiation, etc. ;
- Aspect iconographique : selon votre organisation interne, la partie iconographique est peut-être totalement laissée à la charge de vos graphistes. Si votre petite structure rend vos rédacteurs multitâches, définissez le type de visuels attendus : couleur, aspect, image ou photo, etc. Mettez quelques exemples qui seront plus parlant que des explications ;
- Etc.
- Stratégie de référencement naturel :
- Mots-clés et cocon sémantique : selon les volumes de recherche et la concurrence ;
- Champs sémantique et lexical : liste de mots et expressions à intégrer pour enrichir le contenu ;
- Maillage interne et externe : renvoi vers davantage de contenus internes et backlinks vers d’autres sites d’autorité ;
- Etc.
J’espère que l’exhaustivité de ce listing ne vous a pas fait fuir.
Oui, c’est long et complet.
Oui, certaines parties sont imbriquées dans d’autres et il va être parfois difficile de rédiger des chapitres sans faire référence à un élément déjà énoncé dans un autre. C’est normal, cela prouve que votre stratégie éditoriale est complète et cohérente.
L’architecture proposée ici est exhaustive, à quelques spécificités près selon votre secteur d’activité. Copiez-collez ces 7 chapitres dans le traitement de texte de votre choix et complétez avec les éléments propres à votre entreprise.
Des chapitres de la charte à lire, relire et mémoriser
Les chapitres 1, 2 et 3 sont organisationnels. Ils ne sont lus que lors de la première collaboration. Ils sont ensuite connus et peuvent être consultés ponctuellement si le besoin s’en fait ressentir.
Les chapitres 4 et 5 sont stratégiques. Ils peuvent être lus plus fréquemment par vos rédacteurs, car parfois les contenus peuvent s’éloigner des objectifs alors que le cap doit être maintenu.
Les chapitres 6 et 7 sont fonctionnels. Les plus importants au quotidien. Ils seront repris quasiment à chaque contribution, car ils font appel à des critères précis et indispensables à la validation du contenu.
Maintenant que votre charte éditoriale est définie, comment la rendre agréable à consulter ?
Sous quels formats proposer un briefing de rédaction ?
N’oubliez jamais qu’un document d’organisation a pour but de vous faciliter la vie. Contraignant à la rédaction, il doit ensuite ne présenter que des avantages.
Selon votre entreprise, votre charte éditoriale se résumera en quelques phrases ou prendra l’aspect d’une bible de plusieurs dizaines de pages.
Aucune règle n’existe, mais ce document doit être utilisé, utile et utilisable. Comment y parvenir ?
Un objectif : avoir envie de lire ce document éditorial stratégique
Si vous faites appel à un rédacteur externe et lui demandez de lire cinquante pages plutôt rébarbatives de votre charte éditoriale, il y a fort à parier qu’il ne le fasse pas. Pire, qu’il refuse la mission ou alors qu’il répercute les heures de lecture sur votre facture.
Pour éviter la création d’un document contre-productif, créez en interne deux supports de communication :
- une charte éditoriale d’entreprise très complète, mais qui sera finalement peu consultée. Les rédacteurs pourront s’y référer le jour où une question existentielle se présentera ou en cas de turn-over au sein de vos équipes. Ce document comprendra les sept chapitres indiqués précédemment. Il aura comme on dit « le mérite d’exister », mais il ne sera que très rarement consulté ;
- une version courte de ce même document qui peut prendre plusieurs formats et que vos rédacteurs auront plaisir à utiliser au quotidien.
Un format plus léger qui contient l’essentiel des règles de rédaction
Pour le quotidien, optez pour un format plus léger qui listera l’essentiel de vos recommandations. Certaines entreprises choisissent la traditionnelle liste à puces qui permet de checker rapidement que le contenu rédigé répond à chaque point de la charte éditoriale.
Ce document sous forme d’une feuille A4 peut être posé en évidence sur le bureau du rédacteur ou facile d’accès sur son disque dur pour une utilisation fréquente et dématérialisée. Il reprend les chapitres stratégiques et fonctionnels, voire pour les rédacteurs aguerris uniquement les chapitres fonctionnels.
Si vous souhaitez ajouter un aspect visuel à vos recommandations, réalisez des captures d’écran de certaines rubriques de votre site internet et notez des indications directement dessus.
Le format poster s’adapte bien à ce type de communication. Il pourra orner le bureau de vos rédacteurs pour leur rappeler à chaque instant qu’ils ne doivent pas perdre le fil conducteur de la charte éditoriale du site web de l’entreprise.
Là encore, les chapitres stratégiques et fonctionnels pourront apparaitre, et prendre par exemple des couleurs différentes pour faciliter la compréhension. Restez efficace, mais soyez ludique !
Une charte intégrée à votre CMS qui murmure à l’oreille de vos rédacteurs
Enfin, le nec plus ultra pour chuchoter à l’oreille de vos rédacteurs même quand ils arrivent à la phase d’intégration des contenus : la charte éditoriale intégrée au CMS.
Insérez dans WordPress des recommandations qui s’affichent dans chaque champ de remplissage. Par exemple, lorsque votre rédacteur rédige le chapô, un message apparait pour lui rappeler que ce bloc doit comprendre au minimum 160 mots et la requête principale.
Très pratique, les erreurs sont réduites, surtout si vous poussez la performance jusqu’à refuser la validation des champs qui ne répondent pas aux critères éditoriaux. Rageant, mais très efficace !
L’intégration de la charte éditoriale au CMS prend du temps, mais elle vous fera économiser de nombreuses heures de correction.
Vous pourrez y ajouter absolument tous les chapitres de votre charte éditoriale. Cette méthode est idéale si vous faites souvent appel à de nouveaux contributeurs qui n’ont pas le temps de lire votre briefing de rédaction complet, mais qui doivent impérativement rendre un travail impeccable et cohérent avec votre image de marque.
Prêt à rédiger votre charte éditoriale d’entreprise ? Ne vous focalisez pas sur la longueur qui n’est pas un gage de qualité, mais plutôt de complexité. Plus votre stratégie se résumera en quelques phrases, plus vos rédacteurs auront un aperçu clair du travail que vous attendez d’eux.
Notre agence de rédaction web peut vous accompagner dans l’écriture de votre charte graphique aussi bien que dans la création de vos contenus.